30 ans d’expérimentation et de production de semences transgéniques au Mexique

Por Victoria Jaud

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El 25 de mayo de 2013 se protesto contra Monsanto a nivel mundial. Las fotografías son de la protesta que tuvo lugar en la Ciudad de México.

Mexico City, 15 février 2018

Le Mexique est depuis 30 ans un centre d’expérimentation et de production de semences transgéniques, aux dépens des communautés indigènes et rurales du pays. Le Centre d’Etudes pour la Transformation Rurale au Mexique (Ceccam) a publié une étude réunissant pour la première fois des résultats d’une importance majeure concernant l’avancée des organismes génétiquement modifiés (OGM) ou semences transgéniques.

Au moyen d’une étude géographique dénombrant les demandes d’autorisation de production de semences transgéniques de la part d’institutions et d’entreprises faites au gouvernement mexicain, le chercheur au Ceccam Daniel Sandoval Vazquez a publié une base d’information officielle couvrant pratiquement trois décennies réunies en un document dénommé « Trente ans de semences transgéniques au Mexique » (Trenta anos de transgénicos en México).

Dans cette étude, Daniel Sandoval expose la menace que représente ce type de culture, particulièrement pour un pays comme le Mexique, territoire d’origine d’une importante diversité génétique de maïs.

Cette nouvelle publication du Ceccam révèle qu’en trente ans, des demandes de plantation de semences transgéniques ont été déposées pour 356 sites du territoire mexicain. La loi de Biosécurité sur les Organismes Génétiquement Modifiés ou « loi Monsanto » de 2005 a marqué un tournant dans le développement de la production de semences transgéniques.

En 1988, a été accordée l’autorisation légale d’utilisation de semences transgéniques, suite à laquelle le gouvernement mexicain a autorisé 317 essais et permis d’exploitation à 41 entreprises (en majorité étrangères) entre 1988 et 2004. Cependant, la loi Monsanto a créé un nouveau régime quant à l’octroiement de permis d’exploitation d’OGM, non seulement pour impulser la création d’un nouveau cadre institutionnel et juridique mais surtout pour permettre à un groupe très réduit d’entreprises étrangères de s’étendre dans pratiquement tous les Etats du pays.

De plus, les entreprises ont obtenu le permis de commercialisation des semences de soja et de coton génétiquement modifiés. En conséquence, la prolifération de semences transgéniques s’est répandue sur 5,77 millions d’hectares, menaçant les variétés de maïs ainsi que les droits territoriaux et les ressources des communautés indigènes.

Selon Emanuel Gonzalez, chercheur à l’Union des Scientifiques , cette loi relègue au second plan le principe de précaution alors qu’elle « devrait garantir une complète restriction » sur l’exploitation du territoire de la part des entreprises étrangères.

Ramon Vera (GRAIN) a expliqué au CENCOS que « les entreprises ont mis en place une stratégie de division et d’expansion dans tout le pays […] par la force ». Ainsi, non seulement ont-elles éradiqué les méthodes traditionnelles de subsistance, historiquement développées par les communautés originelles du Mexiques pour imposer ses OGM pour des raisons économiques mais elles ont aussi incendié des milliers d’hectares de jungle pour cultiver leur soja.

De cette manière, les hybrides envahissent les communautés puisque le monopole principalement composé de Bayer-Monsanto et PHI-Pioneer sont parvenus à faire utiliser aux paysans mexicains des produits chimiques agricoles. Une telle invasion a été démontrée dans la province du Yucatan quand elle a été déclarée zone libre de semences transgéniques par le gouverneur de l’Etat, un fait très important pour les communautés de la péninsule, qui tentent de résister pour protéger leur territoire.

Enfin, les représentants présents au CENCOS, ont demandé une investigation au sujet des institutions qui oeuvrent pour la diffusion de cette manière de cultiver. Entre autre, les communautés indigènes et rurales sont parvenues à freiner l’introduction de semences transgéniques dans leurs régions sur un mode relativement intégral en redoublant d’attention et en protégeant leurs propres graines de maïz naturel et en refusant de recevoir et d’acheter des graines étrangères.

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